Les travailleurs philippins de la santé montrent l’apport des nouveaux arrivants pour sauver des vies canadiennes pendant la COVID-19
Selon l’OMS, le 31 décembre 2019, le bureau de l’OMS en République populaire de Chine a repris une déclaration faite par la Commission municipale de la santé de Wuhan sur son site Web concernant la « pneumonie virale » à Wuhan, en République populaire de Chine. Ce bureau du pays a informé le point focal du Règlement sanitaire international (RSI), du Bureau régional du Pacifique occidental de l’OMS, de la déclaration aux médias faite par la Commission municipale de santé de Wuhan et il en a fourni une traduction. La plateforme Intelligence épidémique à partir de sources ouvertes (EIOS) de l’OMS a également repris un reportage des médias sur ProMED, un programme de la Société internationale pour les maladies infectieuses, concernant le même groupe de cas de « pneumonie de cause inconnue » à Wuhan. Plusieurs autres autorités sanitaires partout dans le monde ont également contacté l’OMS pour obtenir des renseignements supplémentaires.
La nouvelle année 2020 est arrivée, accompagnée de la COVID-19. Personne ne s’attendait à ce que le virus se répande aussi rapidement, infectant des millions de personnes dans le monde. À l’un de mes cours, mon professeur a donné une conférence où il a expliqué que l’une des armes les plus destructrices jamais utilisées sur terre était les germes ou les virus, connus sous le nom d’armes biologiques. La crise de santé publique COVID-19, à laquelle le monde entier est confronté aujourd’hui de manière inquiétante, me rappelle cette leçon.
Nos travailleurs de la santé dans tout le pays jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie COVID-19, car ils sont en première ligne, comme des soldats, pour combattre ce virus et essayer de sauver des vies. Ces travailleurs courageux mettent leur propre vie en danger pour protéger celle des autres. Leur bravoure et leur engagement m’ont donné une raison de rester positive en ces temps difficiles. Leur exemple m’a également appris à avoir de la compassion pour tout le monde pendant cette pandémie et à répandre l’espoir, et non la peur. Parmi ces travailleurs de la santé canadiens, bon nombre sont d’origine philippine.
Selon l’ambassade des Philippines, l’Ontario reste la province qui compte le plus grand nombre de Philippins au Canada, leur nombre ayant augmenté de 14,2 %, passant de 295 700 à 337 760, soit 40,3 %.
La plupart des Philippins que je connais, en tant qu’immigrante philippine, travaillent dans des établissements de soins ou comme aide-soignants. Notre culture valorise les soins, l’éducation et la compassion, en particulier pour les personnes âgées. Rien que dans ma maison, ma mère travaille comme aide-soignante tandis que ma sœur veut devenir infirmière. Je suis fière de mes kababayans ou de mes compatriotes philippins et philippines qui travaillent dans le domaine de la santé et qui contribuent à la lutte contre ce virus.
Une de mes sources, une infirmière philippine, m’a dit que toutes les deux semaines, le personnel de son établissement doit subir un test COVID-19 par écouvillonnage. Ce n’est pas une procédure agréable, mais une procédure que le personnel de santé effectue avec diligence pour protéger les patients, les familles, les collègues et se protéger eux-mêmes. Cela m’a fait réaliser à quel point leur situation est difficile, et m’incite à ne pas me plaindre de ce que cette pandémie m’a empêchée de pouvoir faire.
Un autre fait intéressant que j’ai découvert au cours de mes recherches est que les immigrants représentent un pourcentage croissant des aides-soignants et des préposés aux services aux patients ici au Canada. Selon Statistique Canada, en 2016, des 245 500 personnes employées comme aides-soignants et préposés aux services aux patients, plus d’un tiers (87 925) étaient des immigrants. Les femmes noires et philippines sont fortement surreprésentées parmi les aides-infirmières, les aides-soignants et les préposés aux services aux patients. Les immigrants travaillant comme aides-infirmiers, aides-soignants et préposés aux services aux patients étaient particulièrement susceptibles d’appartenir à certains groupes de minorités visibles. En 2016, 30 % des immigrants travaillant dans ces professions étaient noirs et 30 % philippins. Les données montrent que les immigrants sont plus nombreux à travailler dans le système de santé et à fournir des soins, surtout en cette période de pandémie. En conséquence, les Philippins sont devenus la plus grande source de travailleurs en santé. Plus de 30 % des infirmières formées à l’étranger et 85 % des aides familiaux résidents au Canada sont originaires des Philippines.
Le 2 avril, le gouvernement des Philippines a pris un décret pour empêcher les travailleurs de la santé de partir à l’étranger. L’interdiction de déploiement temporaire a été mise en place dans l’intention de retenir, plutôt que d’exporter, les travailleurs de la santé dans leur pays d’origine pour qu’ils y contribuent à la lutte contre la COVID-19. Pourtant, le Canada a besoin de plus d’infirmières et infirmiers pour faire face à cette pandémie. Le nombre de travailleurs de la santé disponibles suscite des inquiétudes, car le nouveau coronavirus s’est implanté dans de nombreux établissements de soins de longue durée où la pénurie de personnel existait déjà avant la pandémie. Cela signifie que pendant cette pandémie, les travailleurs de la santé sont devenus un atout inestimable, car tout le monde a besoin d’eux.
Jirene Alday, une infirmière philippine qui travaille dans un centre de soins pour personnes âgées, a parlé de la situation actuelle dans ce centre et de la manière dont le personnel aide les patients atteints de démence à gérer le stress et la peur pendant la pandémie. Elle a expliqué que « les visiteurs ne sont plus autorisés à entrer dans l’établissement depuis l’apparition d’un foyer de COVID-19 dans l’une de nos unités partenaires, car nous devons empêcher la propagation du virus. Cela crée une situation complexe, car parfois les patients atteints de démence deviennent stressés et perdent le contrôle, frustrés de ne pas pouvoir voir leur famille. Même si nous expliquons la situation à nos patients, ils oublient ce que nous leur disons après quelques minutes seulement. Leur démence les empêche de se souvenir de certaines choses. Ils veulent à nouveau rentrer chez eux, ou ils vont errer. En tant qu’infirmières et infirmiers, nous gérons la peur et l’anxiété de nos patients en les aidant à communiquer avec leur famille par téléphone ou par Facetime. Et nous les rassurons régulièrement, bien qu’ils ne s’en souviennent plus après, qu’ils sont en sécurité pendant cette pandémie ».
Jirene Alday, l'une des nombreuses infirmières philippines au Canada, dans son équipement de protection individuelle, faisant sa part pour soigner les patients et pour arrêter la propagation du virus COVID-19.
Je suis fière de tous les travailleurs de la santé philippins qui servent et risquent leur vie pendant cette pandémie. Nombre d’entre eux sont loin de leur famille, en première ligne dans différents pays du monde, y compris ici au Canada, pour s’occuper des autres. Ils montrent à quel point notre culture respecte et valorise les personnes âgées. Ils montrent ce que signifient la gentillesse et l’attention en ces temps difficiles. Ils sont la preuve que les nouveaux arrivants dans notre pays servent nos communautés avec compassion et dévouement. Je salue les nouveaux arrivants au Canada qui se dévouent à soigner et à protéger tous les membres de notre société.
En tant que membres de la communauté, nous devons également faire notre part pour aider nos travailleurs de la santé à prévenir la propagation de ce virus en respectant simplement les règles et règlements. Le simple fait de porter des masques, de se laver les mains et de respecter la distanciation sociale peut contribuer à sauver des vies et à protéger nos précieux travailleurs de la santé dont nous avons besoin pour s’occuper de nous dans les moments difficiles. Peut-être que grâce à nos efforts collectifs, nous pourrons commencer une nouvelle année sans cette pandémie.
Aiza Teofilo
étudiante à l'université Carleton
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