Le présent blogue constitue le dernier volet de la série Membres en vedette du N4, qui met en lumière le travail diversifié des membres du N4 et leurs riches expériences, partout au Canada.
Tim Guest est président-directeur général (PDG) et ancien président de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) et ancien membre du Conseil d’administration de plusieurs autres associations et collèges d’infirmières et infirmiers partout au Canada. Aujourd’hui, étant à sa quatrième décennie en tant qu’infirmier autorisé (IA), il a mis en œuvre ses compétences en soins infirmiers et en gestion dans les organismes ruraux et urbains pour diriger les soins, la gestion des unités de soins infirmiers cliniques, assurer leadership de la direction, fournir des conseils en soins de santé, et maintenant, il se lance dans la défense et la politique des soins infirmiers au niveau national.
Lorsque Tim a obtenu son diplôme en sciences infirmières du Red Deer College, les emplois en soins infirmiers en Alberta étaient limités. Par conséquent, Tim a travaillé comme infirmier volant, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience précieuse dans différents milieux de travail, et il se rappelle qu’il n’y a pas une section de l’hôpital où il n’a pas travaillé. C’est au cours de cette période qu’il a commencé à participer aux activités du syndicat du personnel infirmier local, suscitant son intérêt pour la défense des intérêts et le changement au niveau du système, ce qui l’a finalement conduit à prendre la décision de poursuivre une carrière dans le domaine de la gestion et de suivre une formation continue, y compris un programme pour infirmières et infirmiers autorisés dans le cadre du baccalauréat en sciences infirmières et des études qui lui ont permis d’obtenir une maîtrise en administration des affaires.
Une grande partie de sa carrière en gestion comprenait des rôles ayant des liens réguliers avec les soins directs, ce qui lui a permis de toujours s’investir dans la pratique clinique. « Même si je n’ai pas travaillé comme infirmier de chevet, j’ai été plus étroitement concerné et j’ai continué à participer à la prise de décisions qui a été bien éclairée par le personnel infirmier en soins directs. » Il s’est souvent assis avec des infirmières et infirmiers pour prendre un café afin de comprendre les défis auxquels ils étaient confrontés à l’étage et a utilisé cette perspective pour éclairer la prise de décisions.
« Si vous voulez prendre des décisions qui ont une incidence sur les personnes, si elles ont la possibilité d’influencer la décision, elles seront plus disposées à accepter le changement et à vous suivre. Les dirigeants doivent avoir des conversations avec les gens, et ils doivent avoir une compréhension des décisions qu’ils prennent et de la façon dont elles affectent les équipes afin que vous puissiez être un responsable digne de confiance. » Cette approche a continué de façonner sa philosophie du leadership jusqu’aujourd’hui, bien que les cafés-rencontres en personne puissent être plus difficiles en sa qualité de PDG de l’AIIC, Tim parle régulièrement à des groupes d’infirmières et infirmiers et intègre des possibilités de dialogue dans ses voyages partout au Canada afin de mieux comprendre les problèmes auxquels ils sont confrontés.
Tim est passionné par la profession d’infirmier et par son besoin de comprendre et de représenter la population diversifiée de ceux qui vivent au Canada, et considère cela comme une priorité pour l’AIIC. Il aimerait qu’il soit plus facile pour les infirmières et infirmiers provenant de divers milieux, y compris les infirmières et infirmiers formés à l’étranger (IFE), de se joindre à la profession et d’y être appuyés avec succès. Au début de sa carrière, il a vu comment la discrimination exercée par un responsable du personnel infirmier empêche des collègues de couleur d’avancer pour assumer des rôles de direction, une expérience qui l’a touchée jusqu’à ce jour et souligne son engagement à travailler avec des intervenants partout au Canada pour accroître la diversité des infirmières et infirmiers et des chefs de direction des soins infirmiers canadiens. « La justice sociale fait partie du tissu de la pratique des soins infirmiers, nous avons un rôle à jouer dans la compréhension des enjeux déterminants de la santé et nous en sommes aussi une voix », explique Tim. Il continue pour donner un exemple où l’AIIC a défendu le sujet d’eau potable dans les communautés des Premières Nations.
L’AIIC est la seule organisation nationale qui représente tout le personnel infirmier canadien dans tous les milieux de pratique, y compris les infirmières et infirmiers syndiqués et non syndiqués, les universitaires, les étudiants en soins infirmiers, les infirmières et infirmiers à la retraite et d’autres. La pandémie de COVID-19 a obligé l’AIIC à se faire entendre afin de défendre la santé et la sécurité de ses membres et de la profession d’infirmier dans son ensemble à un rythme sans précédent, y compris en ce qui a trait aux mandats de port de masque, de l’équipement de protection individuelle et des vaccinations. Pour cela, il a souvent fallu travailler avec d’autres intervenants, comme les syndicats du personnel infirmier. Malgré les défis actuels de la pandémie de COVID-19, Tim voit le bon côté; « ce que la pandémie a fait, c’est informer le public sur ce qu’une infirmière ou un infirmier fait, sur l’importance de notre contribution et notre valeur plus que jamais dans notre histoire. »
La crise des ressources humaines en santé (RHS) à laquelle le Canada est actuellement confronté continue d’exiger des efforts de défense de la part de l’AIIC. Bien que la crise des RHS ait été exacerbée par la pandémie de COVID-19, Tim a indiqué rapidement qu’un bon nombre de problèmes qui en ont résulté sont présents dans le système de soins de santé canadien depuis des décennies, notamment la charge de travail, le manque d’équilibre entre le travail et la vie personnelle, le manque de participation à la prise de décisions, les tâches supplémentaires autres que celles des soins infirmiers qui influent sur la prestation des soins infirmiers, la satisfaction au travail et l’épuisement professionnel. Tim est particulièrement préoccupé par l’augmentation de la violence au sein de la société, y compris la violence à l’encontre des travailleurs de la santé, qu’il a observée au cours de la dernière décennie, un autre facteur qui contribue à l’épuisement du personnel infirmier.
Dans le cadre de ses efforts visant à accroître la diversité de la main-d’œuvre en soins infirmiers et à résoudre la crise des RHS, l’AIIC continue de défendre cette cause pour permettre aux infirmières et infirmiers formés à l’étranger de pratiquer au Canada, de participer à des tables nationales qui préconisent l’amélioration des processus de réglementation et qui soutiennent une intégration réussie au rang des effectifs de santé au Canada.