
Geoffrey Maina, professeur associé au campus de Prince Albert de l'université de Saskatchewan, est un chercheur et un éducateur dévoué, profondément engagé dans les domaines de la santé mentale, de la toxicomanie et de la recherche communautaire. Son voyage du Kenya au Canada en 2010, alimenté par une bourse d'études et une passion pour la santé publique, a ouvert la voie à une carrière consacrée à l'amplification des voix des populations vulnérables.
Élever les voix marginalisées dans le domaine de la santé mentale
Le parcours académique du Dr Maina a commencé à l'Université de l'Alberta, où sa recherche doctorale a exploré les expériences des personnes vivant avec le VIH et leur rôle dans l'éducation par les pairs. Au cours de son doctorat, sa formation en soins infirmiers l'a conduit à obtenir une autorisation d'exercer, ce qui lui a permis de pratiquer dans le domaine de la santé mentale et des soins de longue durée tout en enseignant. Cette double expertise a façonné son approche de la recherche et de l'éducation, fusionnant l'expérience clinique avec une volonté de changement systémique.
En 2016, il a rejoint le College of Nursing de l'USask sur le campus de Prince Albert, une communauté du nord de la Saskatchewan qui compte environ 40 000 habitants. Là, il a orienté ses recherches vers la consommation de substances et la toxicomanie, en comblant les lacunes dans les connaissances sur la population immigrée croissante de la Saskatchewan. Ses travaux portent désormais sur la prévention du VIH, la santé mentale des étudiants étrangers et la consommation de substances dans les communautés immigrées, afin de s'assurer que les voix négligées sont entendues dans les politiques et les pratiques de soins de santé.
Tout au long de sa carrière, le Dr Maina est resté très impliqué dans la recherche sur les communautés locales, en se concentrant sur les besoins uniques des populations marginalisées de la Saskatchewan. Ses travaux avec les communautés immigrées, notamment des études sur la toxicomanie et la santé mentale, fournissent des informations essentielles sur les défis auxquels ces groupes sont confrontés lorsqu'ils s'adaptent à la vie au Canada. En favorisant la collaboration avec les organisations locales et en s'engageant directement auprès des personnes qu'il sert, le Dr Maina est devenu un puissant défenseur des personnes qui sont souvent exclues des discussions sur la santé mentale et la toxicomanie.
Mentorat et obstacles dans la recherche en santé
Geoffrey Maina est conscient du rôle essentiel que joue le mentorat dans l'orientation des carrières des étudiants, en particulier ceux issus de communautés sous-représentées ou racialisées dans le monde universitaire et dans le secteur de la santé. Son engagement en faveur du mentorat découle des lacunes qui laissent souvent ces groupes sans les conseils dont ils ont besoin pour s'épanouir dans leur parcours universitaire. Le Centre de recherche sur les minorités de Maina reflète cette vision, en se concentrant non seulement sur la recherche, mais aussi sur le mentorat d'étudiants qui, autrement, n'auraient pas accès à de telles opportunités.
Grâce à son mentorat, Maina vise à cultiver une nouvelle génération de chercheurs capables de s'attaquer aux problèmes de santé particuliers auxquels sont confrontées les populations immigrées et minoritaires. Ces problèmes - qui vont des troubles de la santé mentale et de la toxicomanie à la violence domestique - sont souvent négligés, mais Maina pense qu'en encadrant la prochaine génération de chercheurs, ces questions recevront l'attention qu'elles méritent.
Les activités de plaidoyer de Maina s'étendent à la lutte contre les obstacles systémiques dans le domaine des soins de santé, notamment en ce qui concerne l'intégration des professionnels formés à l'étranger. Les prestataires de soins de santé immigrés rencontrent souvent des difficultés dans la reconnaissance de leurs diplômes et, même lorsque leurs qualifications sont reconnues, ils sont confrontés à des obstacles culturels et systémiques qui peuvent limiter leur potentiel de carrière. Maina travaille sans relâche pour combler ces lacunes et faire en sorte que les professionnels de santé immigrés puissent exercer leur métier à leur plein potentiel. Ses efforts portent également sur la promotion de meilleures données sur les soins de santé fondées sur l'origine ethnique, ce qui, selon lui, est essentiel pour mettre au point des interventions adaptées et efficaces permettant de lutter plus efficacement contre les disparités en matière de santé.
L'avenir de l'intégration des nouveaux arrivants dans le système de santé canadien
Geoffrey Maina estime que l'avenir de l'intégration des nouveaux arrivants dans le système de santé canadien doit reposer sur des données plus fiables. Il souligne l'importance de ventiler les données sanitaires par ethnie, car cela permettrait des interventions plus ciblées et plus efficaces. En comprenant mieux quelles communautés sont les plus exposées à des maladies telles que le diabète, le cancer et les problèmes de santé mentale, les politiques et les programmes pourraient être mieux adaptés pour répondre aux besoins spécifiques des nouveaux arrivants.
Mme Maina souligne également le défi croissant que représente la santé mentale au sein des populations immigrées. Avec des facteurs de stress tels que l'acculturation, le sous-emploi et les dysfonctionnements familiaux, Maina suggère que l'augmentation des services de santé mentale sera cruciale pour soutenir les nouveaux arrivants. La création d'un environnement plus favorable où il est normal de demander de l'aide pourrait changer la donne en ce qui concerne les problèmes de santé mentale.
En ce qui concerne l'avenir, Maina note également que le vieillissement de la population immigrée deviendra un facteur de plus en plus important. Alors que le système de santé est déjà confronté aux défis du vieillissement de la population, Maina estime qu'il devra s'adapter aux besoins spécifiques des populations racialisées et immigrées pour garantir des soins adéquats. D'ici 2035, lorsqu'une part importante de la population canadienne sera constituée d'immigrants, Maina souligne que le système doit être prêt à répondre à l'évolution de leurs besoins en matière de soins de santé.