Le présent blogue constitue le dernier volet de la série Membre en vedette du N4, qui met en lumière le travail diversifié des membres du N4 et leurs riches expériences, partout au Canada.
Le docteur Samuel Ogbeide est médecin en chef et directeur médical du Kalyna Country Primary Care Network, au service de la région de la zone centrale de l’Alberta. Il est également directeur des services médicaux à la Erin Ridge Medical Clinic de St. Albert et à la Sunrise Medical Clinic de Killam, toutes deux situées en Alberta. Dans ces cliniques, il s’acquitte de ses fonctions de médecin de famille en milieu urbain aussi bien qu’en milieu rural. C’est ici aussi qu’il se penche sur la question de gestion de la douleur chronique et des troubles liés à la consommation d’opioïdes. Le docteur Ogbeide est chargé de cours clinique en médecine familiale à la Cummings School of Medicine de l’Université de Calgary et professeur clinicien adjoint au Département de médecine familiale de la Faculté de médecine et de dentisterie de l’Université de l’Alberta, à Edmonton.
C’est à l’extérieur de l’Alberta que le cheminement du docteur Ogbeide vers la médecine a commencé. Né au Nigéria, il se souvient d’un sentiment de responsabilité envers ses frères et sœurs. Sa mère était souvent malade, ce qui l’a amenée à solliciter l’expertise de nombreux médecins différents. Le docteur Ogbeide a bel et bien remarqué combien l’un de ces médecins traitait sa mère de façon tellement efficace, et avec tant d’empathie, si bien qu’il en était inspiré dès lors et prit la décision d’avancer vers un avenir en médecine.
Les études médicales et la formation postdoctorale du docteur Ogbeide ont commencé dans l’ouest du Nigéria, à l’Université d’Ibadan. Il a ensuite travaillé dans des collectivités rurales dans le cadre du service national du pays. Il a ensuite suivi une formation de chirurgien général au Royaume-Uni, où il a reçu sa bourse de chirurgien au Royal College of Surgeons of Edinburgh. Il a également de l’expérience en traumatologie et en médecine d’urgence. Par la suite, il a obtenu une maîtrise en sciences chirurgicales de l’University College de Londres (UCL), où il s’est spécialisé en transplantation du foie et en anatomie humaine avancée. Cependant, sa passion pour une approche holistique des soins médicaux l’a propulsé vers une formation plus poussée en médecine générale/médecine familiale. Il a ensuite immigré au Canada en 1999, où il pratique et enseigne la médecine familiale depuis deux décennies.
Lorsqu’on lui demande ce qui le motive dans son travail, le docteur Ogbeide répond que « travailler, pour moi, ce n’est pas travailler; c’est quelque chose que j’aime faire ». Il s’attaque à bon nombre des défis uniques que pose la pratique de la médecine en milieu rural, y compris la capacité de pratiquer de façon autonome et de penser de façon innovatrice malgré les ressources limitées. Le docteur Ogbeide indique que ses antécédents en chirurgie l’ont bien préparé à cet environnement.
À titre de professeur clinicien adjoint à l’Université de l’Alberta, le docteur Ogbeide aime partager sa passion pour la médecine en milieu rural avec les étudiants en médecine, les médecins résidents et les diplômés internationaux en médecine (DFME), ainsi qu’avecles professionnels de la santé formés à l’étranger (PSFE) qu’il enseigne et encadre. Il croit fermement que la pratique de la médecine en milieu rural fait ressortir ce qu’un professionnel de la santé a de mieux en matière d’expertise et d’expérience. « Vous devez être en mesure d’appliquer votre savoir-faire clinique pour évaluer et poser des diagnostics lorsque vous n’avez pas de CT scan, d’IRM ou d’échographie sous la main… vos compétences cliniques sont hautement sollicitées lorsque vous travaillez en milieururale », ajoute-t-il. Le docteur Ogbeide est également enthousiaste à l’idée de partager avec la prochaine génération de médecins les possibilités d’innovation et de recherche clinique qui existent dans les collectivités rurales.
« Le contexte du recrutement au Canada a vraiment changé, surtout dans la profession médicale », affirme le docteur Ogbeide, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il avait vécu en tant que PSFE au Canada. Lorsqu’il a immigré au Canada, il se souvient qu’il était beaucoup plus facile de faire reconnaître ses titres de compétences et sa formation en médecine. « Maintenant, c’est devenu plus compliqué; c’est beaucoup plus difficile. Les objectifs [exigences] ne cessent de changer », ajoute-t-il. Il souligne en particulier les exigences en matière de compétence linguistique en anglais, les différences entre les provinces et les territoires en matière de permis d’exercice et les défis liés à l’acceptation d’un programme de résidence comme obstacles qui empêchent de nombreux médecins formés à l’étranger de pratiquer au Canada.
Les PSFE communiquent fréquemment avec le docteur Ogbeide pour obtenir des conseils sur leur carrière, y compris les perspectives d’entreprendre une carrière au Canada dans des collectivités rurales. « Lorsque je prodiguedes conseils, je ne le fais pas juste pour le faire, mais je me concentre plutôt sur ce dont vous avez vraiment besoin. On veut toujours aller dans un endroit où l’on peut être utile et faire partie de la collectivité. »
Nouveaux arrivants et PSFE, si vous souhaitez en apprendre davantage du docteur Ogbeide sur la santé en milieu rural, regardez le webinaire du N4 du 25 mai 2022 intitulé « Les professionnels de la santé formés à l’étranger (PSFE) ».